Marcher et penser sont étroitement liés. Je suis profondément convaincu que lorsque le corps est en mouvement, l’esprit est en meilleure disposition pour penser de manière plus libre et débridée. Comme si les pensées parasites stimulaient le corps, celui-ci, lorsqu’il n’est pas concentré ou focalisé, trouve dans la marche, ou toute autre activité physique, un moyen de fluidifier le flux de la pensée.
Historiquement, Socrate lui-même pratiquait la marche en enseignant à ses élèves, prouvant ainsi que l’acte de marcher tout en discutant n’est pas un concept moderne.
Dès les débuts de la psychanalyse, Sigmund Freud utilisait la marche comme outil thérapeutique, un point illustré par André Haymal dans son article » Freud Psychothérapeute « , qui décrit comment Sigmund Freud accompagnait le compositeur Gustav Mahler lors d’une promenade.
La marche peut donc être un moyen d’éveiller et de cultiver la psyché, particulièrement dans le contexte de la psychanalyse qui valorise l’association libre – le processus d’établir des liens entre les pensées spontanées et la parole.
Que ce soit par des randonnées, des balades pédestres ou des marches urbaines, les occasions de pratiquer la psychanalyse sont aussi nombreuses que les lieux à explorer. Pour des raisons de confidentialité et de confort, je recommande des promenades adaptées à la conversation, c’est-à-dire dans des espaces permettant discrétion et aisance, et respectant les préférences individuelles.
De parcs parisiens en boulevards animés, jusqu’aux charmantes ruelles du 13ème arrondissement, une multitude d’espaces sont disponibles pour échanger et être entendu.
La pratique de la marche n’est pas une simple errance sans but ; elle est souvent structurée autour d’objectifs de réflexion personnelle. L’accompagnement d’un psychanalyste peut transformer ces promenades en véritables séances d’exploration de soi, où le dialogue intérieur est encouragé et nourri par l’observation et l’interaction avec l’environnement.
La marche s’intègre dans une approche plus large de l’accompagnement, où le corps et l’esprit sont traités comme un écosystème interdépendant. Ainsi, la marche devient une voie vers l’équilibre, invitant à un dialogue continuel entre notre monde intérieur et l’univers qui nous entoure.